Le premier jour du reste de ma vie

Vendredi 5 juillet : y a des jours comme ça où t'as un peu l'impression d'avoir été touchée par la grâce.

Réveil matinal, comme depuis plusieurs semaines. Après le stress des concours c'est le stress des résultats. J'ai fait le deuil de mes grasses mat'. 12h, le Celsa dévoile ses élus. Seul concours pour lequel j'ai été convoquée à l'oral, il est ma dernière chance avec Toulouse d'atteindre le Saint Graal : intégrer une école de journalisme reconnue par la profession. Ca ne te dit peut-être pas grand chose comme ça mais c'est le rêve de tout étudiant aspirant journaliste. Un peu comme un joueur de tennis qui rêve de remporter un tournoi du Grand Chelem. Tu saisis mieux ?

Dès 9h je suis sur le site à actualiser la page toutes les 5 minutes. En vrai j'ai l'impression de n'avoir ni particulièrement réussi mon oral ni particulièrement loupé. Mais c'est souvent quand il y a le moins d'espoir qu'on y croit le plus. 

L'administration du Celsa joue avec mes nerfs; 10h30 je pars bosser sans rien savoir. Retour chez moi sur les coups de 14h30, je saute sur l'ordinateur. Le lien pour voir la liste des candidats admis est actif, je n'ose pas cliquer. Paradoxe ultime.

Je rassemble ce qui me reste de courage, de toute manière les jeux sont faits depuis un moment. Je balaie la liste de haut en bas et de droite à gauche mais j'ai beau chercher mon nom, il n'y est pas. Et je ne me trouve pas davantage sur la liste d'attente. Au revoir le Celsa et la vie parisienne, je ne ressens même pas une pointe de déception. A croire qu'on s'habitue vite aux échecs.



C'est que le temps presse et qu'il va vite falloir que je trouve un plan B pour la rentrée prochaine. Foutus concours. Pas le temps de tergiverser. Je jette quand même machinalement un coup d’œil sur le site de l'Ecole de Journalisme de Toulouse au cas-où ils aient eu la bonne idée de publier les résultats plus tôt. 

Clic instinctif sur l'onglet "Concours 2013" sans grande conviction. Avant de comprendre quoi que ce soit d'autre je le vois. Mon nom et mon prénom me sautent aux yeux. Je regarde quelques lignes plus haut : "liste des candidats admis".  J'hurle, j'ai du mal à y croire. J'avais perdu tout espoir de voir mon nom apparaître sur une quelconque liste. Je me sens tout d'un coup puissante, irrésistible mais surtout très légère. Je plane sur mon petit nuage et je compte bien y rester tout l'été. Concours, je t'ai eu ! A moi le journalisme !

Adishatz ami lecteur !

Marathon des concours : top départ


Vendredi 12 avril : 6h10

Réveil difficile, la nuit a été courte. Un rapide saut dans la douche, un café vite avalé et c'est parti direction la maison des examens d'Arcueil. Après des mois de préparation le concours du Celsa est le premier d'une longue liste qui me ménèra aux quatre coins de la France.

7h45

Arrivée sur les lieux où tout va se jouer. Le ciel est menançant, le bâtiment marque par son austérité, tout laisse à penser que la journée qui s'ouvre ne sera pas des plus faciles. Un coup d'oeil sur les listes m'indique ma salle et le nombre de candidats inscrits : 850. Près de 150 seront convoqués pour passer les épreuves orales pour n'en retenir qu'une petite trentaine qui composeront la promo 2013/2014. Le taux de réussite tourne donc autour de 3,5%, dérisoire. Mais les chiffres m'intéressent peu à ce moment là et je ne pense qu'à une chose : faire du mieux que je peux.

8h30 

La première épreuve débute. Dossier de dépêches, durée : 3h. Au menu la réforme du marché du travail validée par le Conseil des ministres le 6 mars dernier. Je suis sceptique, l'économie n'a jamais été mon domaine favori. 35 pages de dépêches à lire et deux articles à rendre, il n'y a pas de temps à perdre. Classement, lecture en diagonale, surlignage, hésitations et finalement rédaction. Je sors de là plutôt satisfaite de mon premier article, le second m'a en revanche laissée beaucoup plus dubitative. Mais pas le temps de tergiverser car tout s'enchaîne.

12h

Allez hop c'est parti pour 1h30 de créa. C'est l'épreuve que je redoutais peut-être le plus étant donnée mon imagination parfois assez aléatoire. Cette année une série de tweets évoquant la démission et le remplacement immédiat d'une personne jamais nommée nous sert de base. A nous d'imaginer ce qui a pu se passer et le raconter. Tout laisse à penser qu'il est question de Jerôme Cahuzac et je pars donc à la recherche d'une autre personnalité. Je bloque une petite dizaine de minutes et l'inspiration me vient. Je rédige assez rapidement mon texte et, sans trop me le dire, pense avoir plutôt bien réussi cet exercice.

15h

L'épreuve que j'attendais le plus : le questionnaire d'actualité t de culture générale. Je vais enfin savoir si toutes les infos que j'ai ingurgité depuis quelques temps vont servir à quelque chose. Les copies sont devant nous, côté face. Il est 14h55 et nous devons attendre 5 minutes avant de commencer. Le stress monte, l'attente est difficile. A l'heure pile nous sommes autorisés à retourner nos questionnaires. Pour commencer une liste de 10 noms à identifier. Seuls deux me sont totalement inconnus, je prends confiance. Ensuite le questionnaire d'actualité classé par thèmes (France, monde, économie, société, art et culture, et sport) et celui de culture générale. A ma grande surprise je suis capable de répondre à la majorité des questions. J'en viens presque à croire que c'est mon jour de chance.

Quelques exemples de questions :

Pourquoi François Hollande s'est-il rendu à Bordeaux le 16 mars ?

Qui est Ourasi, mort à 32 ans ?

Sur quoi portait le référendum qui s'est tenu aux Malouines ?

Quel pays a pour indicateur le Bonheur National Brut ?

17h

La fameuse épreuve d'anglais. On m'avait averti de sa difficulté et j'avais pun m'en rendre compte moi-même en jetant un coup d'oeil aux annales. C'est donc sans grande certitude que je l'aborde. La fatigue commence à se faire sentir et que mon cerveau a besoin de repos. Le texte à trous qui me semble plus simple que ceux des années précédentes. Mais vu mon niveau plutôt moyen je ne m'avance pas trop, surtout que j'ai répondu certaines fois totalement au hasard. La rédaction de l'essai m'est assez laborieuse, je m'y attendais. Je n'avais pas spécialement prévu de réussir cette épreuve et je suis restée fidèle à mes prédictions.

18h30

Fin de cette longue journée. En comparant avec les concours que j'avais déjà passé l'an passé j'ai l'impression de m'en être plutôt pas mal sortie. Mais je refuse d'être trop confiante et je préfère m'attendre au pire. Rendez-vous dans un mois pour les résultats !

Parce que ma chocolatine je la veux dans une poche.

Depuis ma migration de mon Sud-Ouest natal vers Montpellier au mois de septembre j'ai pu me rendre compte combien les spécificités régionales étaient présentes. Habitudes de vie complètement bousculées, il m'a fallut me réadapter. Retour sur ces petites choses qui ont modifié mon quotidien.

Chez moi on dit chocolatine. Un petit mot tout sympa et tout mignon. Mais ici c'est pain au chocolat. Ça sonne mal, ça donne pas envie, ça fait bourge mais il faut s'y faire. J'ai essayé d'imposer mon petit "chocolatine" mais l'échec a été cuisant. La plupart des gens ne connaissent même pas ce mot. Scandalous.



Deux bises de gauche à droite, c'est le tarif pour se dire bonjour (ou même au revoir) par chez moi. Simple, logique, efficace. Je ne m'attendait pas à un changement radical en arrivant à Montpellier. Mais une fois de plus mes certitudes ont volé en éclat. Parce qu'à Montpellier on ne fait pas deux bises mais trois, et pour compliquer encore plus la chose on commence par la droite. Il m'a fallut du temps mais je m'y suis faite. Par contre je n'ai toujours pas compris leur logique. Une joue plus gâtée qu'une autre ça reste quand même un mystère.

J'utilise le mot "poche" à tort et à travers. Pour moi ça désigne aussi bien la poche d'un vêtement, qu'un sac poubelle ou un sac de courses. Tout est poche, le monde est poche. Mais pas partout visiblement. A Montpellier, et ailleurs en France il semblerait, la poche ne désigne que celle d'un vêtement. Vision réductrice quand tu nous tiens.

Ceci est une poche


"Y avait gavé de monde à la soirée hier, c'était gavé bien, j'ai gavé kiffé !". Ça c'est la version Bordeaux, (gavé) insupportable. Et je précise que j'ai vraiment entendu quelqu'un prononcer cette phrase. A Montpellier l'équivalent c'est "taille de". Exemple : "C'est taille de bon". Ça m'a semblé très bizarre au début et finalement je m'y suis vite habitué. Mais je reste classique sur ce coup là et le mot "trop" me convient parfaitement.

Adishatz ami lecteur !

Donner son sang (ou presque)

Non je n'ai pas abandonné mon blog. Mes articles se font rares mais comme on dit, vaut mieux la qualité que la quantité. Oui ça fait un peu prétentieux dit de cette façon mais pour tout dire la quantité je suis certaine de ne pas l'avoir, et pour la qualité je fais ce que je peux. Bref, trêve de bavasseries, passons au sujet de mon article.

Parce qu'il m'arrive parfois de faire de bonnes actions et que ça ne se limite pas à faire la vaisselle. Ni passer l'aspirateur. Je parle de vraies BA comme laisser sa place à une mamie dans le tram ou donner quelques pièces à un mendiant à l'air plutôt sympathique. Oui je sais ma générosité est hors du commun. Même que depuis mes 18 ans j'essaie de donner régulièrement mon sang. J'ai trop le swag. Enfin bon je dis j'essaie parce qu'un coup sur deux je me fait recaler.

                                  
Source : François Maret
                                         
 J'ai reçu une invitation dernièrement pour une collecte qui avait lieu dans ma ville. Étant donné que c'était gentiment demandé et j'avais un reportage à faire sur un thème libre, j'ai vu là la parfaite occasion de faire d'une pierre deux coups. C'est donc toute guillerette que je me suis rendue à cette fameuse collecte. Mais arrivée sur place mon entrain est vite retombé. J'avais eu la bonne idée d'y aller tôt afin d'éviter le monde. Visiblement j'étais pas la seule. Une douzaine de personnes devant moi, un médecin pour l'entretien et deux infirmières pour les dons, inutile de préciser qu'il m'a fallut prendre mon mal en patience.

J'ai sagement rempli pour la énième fois leur questionnaire. En répondant toujours la même chose. Ou presque. Parce que cette fois-ci j'ai pu répondre oui à la question "Avez-vous déjà séjourné hors du continent Européen ?". J'étais même fière en cochant cette case. Si j'avais su.

J'ai sagement attendu que mon tour de passer devant le médecin arrive. Du coup j'ai observé les gens. Ils avait l'air normaux, c'était rassurant. La moyenne d'âge devait avoisiner les 45 ans et pourtant un poste de radio était branché sur Fun. Je me suis dit que c'était peut-être un moyen de donner la pêche aux donneurs dès 9h du matin. Les infirmières ont commencé à stresser en voyant toujours plus de personnes arriver. Ça m'a fait rire. Le, ou plutôt la docteur(e) m'a appelé. C'était mon tour.


Planquées derrière un paravent, la confidentialité de l'entretien laissait à désirer. Mais je n'étais pas là pour chipoter. Elle a pris mon questionnaire et l'a parcouru rapidement.

"Vous avez voyagé où en dehors de l'Europe ?"

"Au Gabon"

"C'était quand ?"

"Cet été"

"Et vous êtes rentrée quand ?"

"Le 31 juillet"

"Je suis désolée mademoiselle mais lorsque vous voyagez en zone palu vous devez attendre 4 mois avant de pouvoir donner votre sang"

Et voilà quand c'est pas mon taux d'hémoglobine qui me laisse tomber il y a autre chose qui cloche. A croire que c'est une conspiration. Je crois même que le nombre de fois où j'ai été recalé est supérieur à celui où j'ai pu donner mon sang. Mais j'ai eu droit au goûter de fin de don donc je n'ai pas tout perdu dans l'histoire. Une dame est même venue me voir pour me parler du don d'organes et de moelle osseuse. Ça m'a un peu fait flipper mais je lui ai promis que j'allais y réfléchir. Donner son sang y a pas de problème, donner un rein c'est de suite beaucoup moins facile.

Adishatz ami lecteur !

Les tribulations d'une étudiante

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